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Alimentation / Nutrition

Une bonne digestion pour une bonne santé : les 6 escales

 

Notre organisme est géré par de nombreux systèmes mécaniques, chimiques, électriques… complexes et « programmés » pour être autonomes.

Parmi ces systèmes, la digestion est loin d’être le plus simple, car elle sollicite plusieurs organes, dans lesquels (ou grâce auxquels) ont lieu des mécanismes et des réactions indispensables à la transformation des aliments en nutriments, qui seront ensuite distribués à nos cellules, et à l’évacuation des déchets inutiles.

Mais si cet aspect de l’appareil digestif paraît évident, il ne faut pas oublier :

  • son rôle endocrine, avec le pancréas qui régule la glycémie à l’aide d’hormones
  • son rôle de défense : une partie du système immunitaire est en lien direct avec l’écosystème de l’intestin ; la muqueuse intestinale sert de barrière face à d’éventuels agents pathogènes ; et les bactéries de la flore intestinale sont indispensables à notre santé.

Voyageons donc dans ce long tube digestif, qui peut atteindre 9 mètres de long !

1ère escale : la bouche

Les actions mécaniques de la mâchoire et de la langue permettent aux aliments d’être coupés, broyés et mélangés à la salive. Celle-ci a le double rôle de ramollir les aliments pour faciliter la déglutition, et de commencer la digestion : l’enzyme (amylase) qu’elle contient entame une première décomposition de l’amidon* (poursuivie plus tard dans l’intestin grêle).

*à tester :

En insistant plusieurs minutes sur la mastication d’un morceau de pain, à garder dans la bouche sans l’avaler, on constate évidemment la transformation en bouillie, mais également un goût « sucré ».

L’amylase a en effet dégradé l’amidon du pain, en coupant les liaisons existant entre les molécules de glucose qui le composent. Celles-ci sont responsables du goût sucré qui atteint alors les papilles.

Rappelons ici le rôle important de la mastication pour faciliter les étapes suivantes !

Le bol alimentaire ainsi constitué est envoyé en petites portions par la langue vers une zone du palais qui va déclencher la déglutition. La bouchée est avalée et va transiter par le pharynx pour arriver dans l’œsophage (enfin quand tout se passe bien… d’où l’expression « avaler de travers » !)

2ème escale : l’œsophage

Cet organe ne se contente pas d’être un simple tuyau. Il est animé de mouvements, appelés « péristaltisme », qui permettent au bol alimentaire de descendre vers l’estomac… et normalement de ne pas remonter*, grâce au sphincter (le cardia) qui ferme la jonction.

Le trajet est facilité par un mucus qui tapisse la paroi.

*à tester :

Avaler en position couchée, ou en faisant le poirier, pour les plus souples ou sportifs d’entre vous 😉 : les aliments atteignent quand même l’estomac, ce qui prouve que les muscles de l’œsophage sont suffisamment puissants pour compenser la position illogique.

3ème escale : l’estomac

Les mouvements péristaltiques* continuent dans cette poche qu’est l’estomac, afin de malaxer les aliments et les mélanger au suc gastrique. Celui-ci est constitué d’acide chlorhydrique (de PH compris entre 1 et 3, et corrosif) et d’enzymes qui vont se charger de :

  • dégrader les protéines
  • réduire la taille des molécules alimentaires
  • effectuer une 1ère modification des graisses
  • transformer le bol alimentaire en une bouillie épaisse appelée « chyme »
  • détruire certaines bactéries nuisibles (heureusement, d’autres bactéries indispensables à notre santé sont capables de résister à cet univers hostile et poursuivre le chemin jusque dans l’intestin)
  • préparer l’absorption de la vitamine B12

Pour pallier à cette acidité, l’estomac secrète également un mucus protecteur de sa propre muqueuse (ce serait embêtant que l’estomac « s’auto digère » !)

La durée du brassage des aliments dépend de leur nature : les glucides déjà prédigérés dans la bouche vont être évacués les premiers par le pylore, jonction entre l’estomac et l’intestin grêle.

Par contre, les protéines et les lipides seront malaxés plus longtemps pour que la dégradation chimique puisse être effective. Les matières grasses seront les dernières à être vidangées.

A noter qu’une partie de l’alcool est absorbée au niveau de l’estomac, et ne nécessite pour cela ni brassage, ni enzymes… la présence d’aliments va donc ralentir ce processus, ce qui peut éviter une rapide sensation désagréable !

*à tester :

Coller son oreille sur le ventre d’une personne permet d’entendre des gargouillements (parfois, ces bruits intempestifs peuvent être soutenus et perçus par l’entourage), qui sont associés dans les croyances populaires à l’idée « ventre qui crie famine »…

Mais ces gargouillis peuvent avoir plusieurs origines :

  • une phase de « nettoyage » qui suit la digestion : les aliments non dégradés sont évacués de l’estomac, puis de l’intestin grêle
  • la présence de gaz et d’air brassés, d’autant plus perçue si l’estomac est vide, et parfois excessive chez les buveurs de boissons gazeuses 

On pourrait penser qu’au niveau de l’estomac, l’essentiel de la digestion est terminé. Et pourtant, elle n’en est qu’à son début, puisque la phase la plus importante va commencer quand le chyme pénètre dans la première partie de l’intestin grêle, appelé duodénum.

4ème escale : l’intestin grêle

Dans le duodénum sont déversés des sucs digestifs produits par le pancréas, et la bile  secrétée par la vésicule biliaire, afin de :

  • poursuivre la dégradation des protéines, des lipides et des glucides
  • lubrifier le bol fécal et faciliter son avancée
  • réduire l’acidité induite par l’estomac (avec de l’eau et des bicarbonates)

Sous l’action de mouvements péristaltiques, les aliments imbibés continuent leur progression dans l’intestin grêle, où ils reçoivent d’autres enzymes digestives, pour former le chyle, composé de particules absorbables.

Les nutriments sont alors distribués dans l’organisme, directement par voie sanguine ou par voie lymphatique pour les lipides (pour rejoindre ensuite la voie sanguine).

La paroi intestinale n’est pas qu’une simple membrane, mais un outil très ingénieux : elle est à la fois très fine (une seule couche de cellules) pour faciliter le passage, et très étendue, grâce à de très nombreux plis qui augmentent la surface de contact dans un espace réduit.

Mais cette paroi est aussi fragile, et l’alimentation joue un rôle très important dans le maintien de sa qualité.

5ème escale : le côlon

Le gros intestin est le « grand nettoyeur », puisqu’il va se charger d’évacuer les résidus inutilisés : fibres végétales, résidus non dégradés* et mucus composé de sucs digestifs.

*à tester :

Lorsqu’on mange des aliments comme les graines de lin, dont l’enveloppe est suffisamment dure pour que le système digestif ne puisse pas la dégrader, on les retrouve « intacts » dans les selles.

Mais le rôle le plus important du côlon est :

  • de réguler l’hydratation : il puise l’eau des matières fécales pour la donner à notre organisme, ou à l’inverse récupère de l’eau dans notre organisme pour humidifier des selles trop sèches et éviter la constipation
  • d’absorber les derniers nutriments
  • d’abriter des milliards de bactéries indispensables à notre bonne santé

Rappelons ici l’importance d’un apport suffisant en fibres végétales pour retenir l’eau et entretenir la flore intestinale (probiotique).

Dernière escale : le rectum

En fonction de la durée de la digestion et de la masse de matières fécales à évacuer, le côlon va s’activer plus ou moins à déplacer les fèces (déchets) vers le rectum, où un réflexe va s’enclencher pour inciter à l’expulsion, réflexe heureusement contrôlé en temps normal…

Si la digestion est un mécanisme à peu près analogue chez tous les humains (en fonction de l’alimentation), la phase de défécation, souvent taboue, est un acte curieusement très différent selon les pays, les cultures et les traditions.

Ma conclusion :

La digestion est donc une suite de  processus complexes, que de nombreux facteurs peuvent venir perturber :

  • une mauvaise alimentation
  • le stress
  • la sédentarité
  • des virus, microbes et autres hôtes indésirables
  • des polluants
  • l’âge
  • certains médicaments (comme les antibiotiques)
  • le manque d’hygiène
  • certaines pathologies

On a coutume de se souhaiter « bon appétit », comme si l’envie de manger était l’étape la plus compliquée…

Mais il serait plus judicieux de se souhaiter « bonne digestion », voire « bonne chance », comme le dit Pierre Rabhi.

A toi de jouer en nous disant en commentaires, ci-dessous :
As-tu une bonne digestion ?
Que fais-tu pour avoir ou améliorer ta digestion ?
Quelle est la plus grande difficulté rencontrée ?

 

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