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Alimentation / Nutrition

4 solutions pour comprendre l’allergie, l’intolérance et l’aversion au gluten

On croit que les gens sont informés. Certes, le mot gluten est de plus en plus connu et utilisé… pourtant notre quotidien est régulièrement ponctué de propos  du style :

  • Vous êtes allergiques au gluten ?…..NON !
  • Vous êtes intolérant ?…… PAS VRAIMENT !
  • Vous suivez cette nouvelle mode ?…..NON !
  • Vous, madame, vous êtes aussi malade ?…..NON !

Et on lit alors dans le regard des interlocuteurs de l’incompréhension, de l’empathie, ou de l’ironie !

Ce qui est parfois agaçant …. mais cela prouve que les informations qui circulent ne correspondent  pas toujours à la réalité.

On ne peut donc pas leur en vouloir… mais qui d’entre vous n’a pas déjà été décontenancé par ces questions inappropriées ?

C’est pourquoi j’aimerais donner, ici, quelques pistes pour répondre à ces personnes que vous avez certainement déjà croisées.

1) Non, je ne suis pas allergique au gluten…

Donc si je mange du gluten, je ne vais pas enfler, ou m’arrêter de respirer !

Pour expliquer plus en détail, on peut rappeler qu’il existe des allergies alimentaires, mais que l’allergie au gluten (ou plutôt au blé) est rare chez l’adulte, et concerne surtout les enfants.

Elle provoque une réaction majoritairement instantanée et localisée, digestive, respiratoire, cutanée, souvent modérée (mais parfois mortelle en cas de réaction anaphylactique provoquant un arrêt cardiaque), suite à un contact avec l’allergène.

Chez les personnes allergiques, l’allergène est ressenti comme une menace par le système immunitaire. Une réaction en chaîne complexe libère alors des anticorps pour protéger l’organisme. Il en résulte une production d’histamine qui provoque la réaction allergique.

2)….mais c’est mon système digestif qui ne supporte pas le gluten

J’ai déjà différencié dans cet article (La maladie coeliaque ou intolérance au gluten) les 3 maladies dues au gluten :

  • L’allergie au gluten
  • La maladie cœliaque, appelée aussi « intolérance au gluten »
  • L’hypersensibilité au gluten, appelée aussi « sensibilité au gluten non cœliaque »  (SGNC)

Je ne reviendrai donc pas ici sur la différence entre maladie cœliaque et hypersensibilité. Si les mécanismes sont différents, le résultat est souvent similaire, avec des degrés d’intensité différents selon les individus.

Que l’on soit intolérant ou hypersensible, il faut alors répondre à nos interlocuteurs :

  • L’ingestion de gluten me rend malade : c’est une maladie insidieuse qui endommage mes intestins, et dont les complications peuvent être dramatiques pour ma santé
  • Je ne peux pas faire d’entorse au régime, juste pour faire plaisir, ou ne pas contrarier les hôtes ou le restaurateur
  • Je connais ma maladie, et les aliments qui me sont autorisés ou interdits, donc faites-moi confiance…et voyons ensemble ce que je peux manger

3) Non, je ne veux pas suivre une nouvelle mode….

Là, c’est mon expérience personnelle qui parle. Depuis que l’hypersensibilité de mon mari a été diagnostiquée, je ne mange plus de gluten. J’en ai déjà expliqué les raisons :

  • Pour le soutenir
  • Par commodité, pour ne pas cuisiner deux menus différents
  • Et maintenant par envie, depuis que j’ai constaté le bien-être qui en résultait

Mais je constate souvent l’incompréhension autour de moi : pourquoi renoncer au pain, croissants et autres pâtisseries, alors que je ne suis pas malade ?

Et parfois, sans avoir eu le temps d’expliquer, arrive la phrase fatidique : c’est à la mode !

Il est vrai que certaines vedettes du showbiz ont fait beaucoup de tort dans ce domaine, en véhiculant par exemple l’information erronée qu’un régime sans gluten est un excellent régime amaigrissant ! Même si on peut effectivement perdre quelques kilos en supprimant le gluten, sans pathologie associée, cela a de quoi choquer les malades qui n’ont pas eu le choix…

Mais ce qui est le plus grave, c’est que ce discours est parfois tenu par des thérapeutes ! J’ai plusieurs fois discuté avec des médecins qui affirment qu’en dehors de la maladie cœliaque (qu’ils connaissent), le gluten ne pose aucun problème…

Et pourtant !

Comment refuser de voir tous les problèmes digestifs, articulaires, etc… soulagés par une alimentation sans gluten ?

Comment nier que certaines personnes se sentent mieux, voire en pleine forme en supprimant le gluten ?

Pourquoi des pédiatres conseillent-ils un régime sans gluten à des enfants autistes ?

Pourquoi des médecins généralistes suggèrent-ils de manger moins de pain et de pâtes à leurs patients souffrant d’inflammation chronique ?

Ce ne sont pas des « on-dit » : j’ai vraiment croisé ces personnes-là !

On n’est plus dans un phénomène de masse, mais bien dans une réalité objective….

4) ….mais je ne peux plus manger du gluten !

J’habite à proximité d’une pizzeria. Avant, quand je passais devant, j’étais attirée par l’odeur de « pain chaud » qui s’en échappe.

Maintenant, cette odeur m’écœure, comme une aversion qui m’alerterait : attention, gluten !

L’aversion alimentaire, fréquente chez les enfants, est souvent due à un stress néonatal ou du stade nourrisson, suite par exemple à :

  • Une intubation chez les prématurés
  • Une infection de la bouche
  • Un excès de nourriture, par des parents ne respectant pas le rythme faim/satiété
  • Un vomissement ou une fausse route au biberon
  • Un trouble relationnel

On la classe donc souvent dans la catégorie « troubles psychologiques », alors qu’elle devrait être plutôt considérée comme une réaction intelligente de l’organisme.

Chez l’adulte, le refus volontaire de consommer un aliment fait souvent suite à une expérience désagréable, par exemple :

  • Une aversion pour les fruits de mer, suite à une intoxication avec une huître avariée
  • Une aversion pour un alcool, suite au lendemain difficile d’une soirée trop « arrosée »

On peut donc avoir une aversion pour le gluten, même si cet ingrédient n’est pas directement identifiable dans un aliment, lorsqu’il est synonyme de souffrance et mauvaise alimentation dans la mémoire.

Je réponds donc aux personnes qui s’étonnent de mon refus  :

  • J’ai vu ce que le gluten a fait à mon mari
  • Je me sens bien mieux, je suis en pleine forme
  • J’ai compris que le gluten est un poison dans mon assiette
  • Je choisis de manger des aliments sains

A l’image des médecins chinois, qui autrefois n’étaient payés que lorsque leurs patients étaient en bonne santé, l’alimentation doit être perçue comme un excellent moyen de prévention des maladies.

Il existe suffisamment de facteurs que l’on ne maîtrise pas, comme l’hérédité ou les facteurs environnementaux. Donc pourquoi refuser un moyen plutôt simple de mettre quelques chances supplémentaires de notre côté ?

Des alimentations ancestrales, comme celle d’Okinawa par exemple, ont déjà apporté des preuves  suffisantes dans ce domaine. A l’inverse, la multiplication des fast-foods et aliments transformés, a incontestablement montré l’augmentation des pathologies cardiaques, cancéreuses, d’obésité etc… dans les populations concernées.

J’ai retenu une phrase de Pierre Rabhi, agro-écologiste fondateur de « Oasis en tous lieux », qui illustre parfaitement mes propos :

« Quand on passe à table, il ne faut plus se souhaiter bon appétit, mais bonne chance ! »

Supprimer le gluten, c’est aussi prendre conscience qu’il faut réfléchir au contenu de son assiette, sans bien sûr tomber dans l’obsession de tout surveiller : manger doit rester un plaisir !

Pour conclure…une anecdote !

Nous avons récemment déjeuné dans un restaurant d’une ville touristique de notre région. Comme d’habitude, nous avons annoncé notre alimentation sans gluten au serveur.

Celui-ci nous a tout de suite répondu : « Pas de problème, nous avons de plus en plus de demandes comme la vôtre…le chef sait ce qu’il faut faire ! Il ne met pas de farine dans ses sauces, mais de la fécule. D’ailleurs, la nouvelle carte que nous préparons va indiquer les plats sans gluten ».

A la fin du repas, le serveur nous amène cette fameuse nouvelle carte, fier de lui ! Et là, nous constatons que, parmi les spécialités sans gluten, figurent du chorizo et des lardons…

Nous lui demandons alors si cette charcuterie est sans gluten. Stupeur dans son regard ! Evidemment, personne dans cet établissement ne savait qu’il fallait aussi vérifier ces aliments là…

Leur démarche partait d’un bon sentiment… les gens croient savoir !

Mais cette erreur, qui pourrait se révéler dramatique, nous montre qu’il est encore nécessaire de diffuser largement l’information.

Que l’on soit cœliaque, hypersensible, ou que l’on refuse de manger du gluten, il faut accepter d’être différent. Chaque être est unique, avec son style de vie.

Nous, notre vie est sans gluten….et c’est bon pour notre santé !

Et toi, as-tu une anecdote à raconter dans ta vie sans gluten ?

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